Attentats: Communiqué commun des Gaullistes

appel-13-novembre

La France a été attaquée de l’intérieur par des ennemis qui y sont rentrés par des voies légalement voulues par nos dirigeants depuis de nombreuses années.

Les politiques qui se sont succédé ont conduit notre patrie dans cette situation de guerre comme jadis les politiciens de la IIIe République nous avaient, par leur irresponsabilité, conduits à la débâcle de 1940.

Mais face au danger la France ne doit pas reculer ! Ne doit pas trembler ! Les assaillants qui ont frappé hier notre capitale cherchent à nous faire peur, ils ne gagneront pas !!! La France n’est pas seule !!! Elle a des alliés sur qui elle peut compter pour l’aider à mener cette guerre et à éradiquer l’ennemi !!!

Plus que jamais le peuple français doit être uni et rassemblé pour combattre la barbarie et restaurer la grandeur de la Patrie !!!

VIVE LA FRANCE

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L’Europe de Jean Monnet est mort !

L’Europe de Jean Monnet est morte. Elle est passée de vie à trépas dans la nuit du 12 au 13 juillet 2015. Je le répète, puisque personne ne semble le savoir : l’Europe de Jean Monnet n’est plus qu’un cadavre.

Il est donc fini, le temps où les fédéralistes européens pouvaient affirmer que, grâce aux principes posés par leur maître, nos nations ne cessaient de progresser vers « une union de plus en plus étroite ». Fini le processus qui devait « créer un espace européen de paix, de démocratie et de prospérité ». Finie l’ambition de « promouvoir le bien-être de tous les peuples » de l’Europe. Il n’en reste que des mots vides de toute réalité.

Comment une œuvre qu’on proclamait impérissable, a-t-elle pu disparaître aussi soudainement ? La réponse est simple : l’organisme dont la tête est à Bruxelles a été empoisonné. Et le plus étonnant, c’est que « l’Union européenne » s’est administrée elle-même le poison mortel. Il s’appelle l’euro.
A vrai dire, ceux qui auscultaient attentivement la santé de l’Union, la savaient malade depuis longtemps, précisément depuis qu’elle avait commencé d’introduire l’euro dans ses aliments. Mais personne, moi compris, n’avait prévu une fin aussi bizarre, aussi caricaturale, que celle qui s’est produite la semaine passée. Pour en saisir le caractère paradoxal, je propose au lecteur d’examiner ce qu’a été l’existence de l’Union depuis qu’elle s’est adonnée aux plaisirs délétères de la monnaie unique.

L’euro a son origine dans le traité de Maastricht (1992). Son père s’appelle François Mitterrand. Dans l’esprit du Président français de l’époque, la nouvelle monnaie était un instrument de politique étrangère : elle devait attacher l’Allemagne tout juste réunifiée à la France :elle enserrerait le géant germanique dans des liens juridiques et financiers si étroits qu’il ne pourrait plus jamais les défaire.

La crainte inavouée de Mitterrand – celle d’une Allemagne cherchant son destin dans un jeu de bascule entre la Russie et l’Amérique- était mal fondée et sa parade peu crédible : on ne ligote pas un grand peuple par le papier d’un traité ni par des procédures monétaires. Mais elle méritait un débat politique. Il n’eut jamais lieu. L’idée de monnaie unique fut immédiatement reprise par les disciples de Jean Monnet et détournée de son but. Ils en firent une fin en soi. Ils l’entourèrent d’un culte intransigeant. Sa venue serait, selon eux, un acte historique qui marquerait l’entrée de l’Europe dans une ère de paix, de démocratie et de prospérité, dresserait un bouclier impénétrable contre les assauts du reste du monde et attacherait définitivement nos vieilles nations les unes aux autres dans une unité fraternelle. Ils proclamèrent que l’Europe ne reviendrait jamais sur un pas en avant aussi décisif et que le traité de Maastricht n’avait donc pas besoin de clauses de dissolution. Parmi les nombreux prophètes de cet accomplissement de l’histoire européenne, citons Michel Rocard : « Maastricht constitue (sic) les trois clés de l’avenir :il ouvre d’abord sur plus de prospérité et plus d’emploi, ensuite sur plus de sécurité et enfin sur plus de démocratie en Europe ». Je ne veux pas fatiguer le lecteur en lui infligeant les propos non moins grandiloquents tenus en 1992 par nos dirigeants actuels, Sarkozy et Juppé, Fabius et Sapin par exemple. Il reste à indiquer que c’est par ce genre de promesses que nos responsables politiques arrachèrent au peuple français un consentement réticent à l’euro (51% des suffrages).

Les institutions de Bruxelles, enthousiasmées par un projet qui allait leur donner un pouvoir accru, le prirent alors en mains. La Commission prépara de nouvelles directives et le Parlement européen multiplia les « résolutions ». « Les Etats membres doivent réunir au plus vite les conditions de création d’une union monétaire » proclama ce dernier. Il rappela à ceux qui avaient des doutes, que « les effets bénéfiques de l’union monétaire sur la croissance économique et sur l’emploi seraient substantielles pour tous les Etats membres ». Je peux attester que les rédacteurs de cette affirmation extravagante étaient sincères.

L’enthousiasme bruxellois était si grand et les certitudes des disciples de Jean Monnet si enracinées, que les timides objections qui leur étaient présentées, furent balayées comme des incongruités. J’ai participé à des commissions parlementaires qui auditionnaient des spécialistes de la monnaie. La démonstration négative de l’un cachait, disaient les partisans de Maastricht, la jalousie des milieux financiers anglo-saxons ; les avertissements d’un autre, son nationalisme dépassé ; les réserves d’un troisième, son ignorance foncière. La principale critique qui était faite à l’euro, peut être résumée en deux phrases : il allait placer des nations dont les vies économiques et sociales différaient profondément, sous les décisions uniformes d’un pouvoir monétaire centralisé. Il en résulterait inévitablement des distorsions lesquelles aboutiraient à des tensions insupportables. La Commission européenne, agacée, comprit qu’il ne suffisait pas de déconsidérer les détracteurs de l’euro. Elle leur opposa une autre théorie « scientifique » : la monnaie unique, publia-t-elle, loin de créer des distorsions entre pays européens, sera au contraire un facteur irrésistible de « convergence » économique et sociale. Grâce à elle, la Grèce et l’Allemagne, la France et le Danemark, le Portugal et la Finlande atteindront rapidement le même niveau de vie, le même taux d’emploi, la même prospérité. L’Europe allait s’unifier par le haut.
C’est sur toutes ces prévisions et promesses que le projet de l’euro fut mis en oeuvre. Il me paraît indispensable de les rappeler parce que la validité d’une politique se juge par comparaison entre les intentions et les résultats.

Les institutions de Bruxelles, emportées par leur élan, décrétèrent que l’adoption de l’euro était obligatoire pour tous les Etats membres de l’Union. Quatre d’entre eux regimbèrent : la Grande Bretagne, la Suède, le Danemark et la Grèce. La première était trop puissante pour que la Commission pût la faire plier. Elle obtint la dérogation qu’elle demandait (opt-out). La seconde, après avoir longtemps traîné les pieds, finit par s’abriter derrière le résultat négatif d’un référendum populaire (2003) pour ne pas donner son adhésion. Le Danemark se contenta d’un compromis : il conserva sa monnaie nationale mais l’accrocha irrévocablement à l’euro. La Grèce était trop faible pour se voir accorder un traitement particulier. Sommée d’adhérer « dans les meilleurs délais et ce, dans son propre intérêt », elle s’inclina. Elle passa sous les fourches caudines des « 4 critères » auxquels tout candidat à la monnaie unique devait satisfaire. Elle le fit avec tant de bonne grâce que le Conseil européen tint à « féliciter la Grèce pour les résultats qu’elle a obtenus grâce à une politique économique et financière saine » (3 mai 2000). Je rappelle ces faits pour réfuter la légende, trop répandue aujourd’hui, d’une Grèce si désireuse d’entrer dans la zone euro qu’elle en a forcé la porte en truquant ses comptes publics.

Que se passa-t-il alors ? L’inévitable. Ni la pensée de Jean Monnet, ni les décisions de la Banque centrale européenne, ni la surveillance tatillonne de la Commission ne purent empêcher que la Grèce demeurât une nation des Balkans, dont la prospérité dépend beaucoup plus de ses relations avec ses voisins que de ses liens avec le lointain Bruxelles. Son premier client est la Turquie et son premier fournisseur, la Russie. L’Allemagne est son seul partenaire européen de quelque importance. Encore faut-il préciser qu’elle ne vend à Athènes que certains produits industriels et ne lui achète à peu près rien. L’euro convient donc mal à la Grèce ; il l’isole de son milieu naturel. Le gouvernement grec ne tarda pas à prendre conscience du malaise économique qui en résultait. Mais, à la manière des faibles, il n’osa pas affronter une réalité trop dure. Il choisit de biaiser. C’est alors qu’il commença de manipuler les « 4 critères » de conformité aux règles de la zone euro. On dit aujourd’hui que les institutions européennes ont découvert avec stupeur, en 2010, les tricheries grecques. C’est faux. Dès 2005, la Commission de Bruxelles se plaignait de l’obscurité et de l’approximation des comptes publics hellènes. Mais, sur le moment, personne n’y a attaché de l’importance.

Il y avait une raison à l’indifférence des disciples de Jean Monnet. Pendant les sept années qui suivirent l’introduction de l’euro (2000-2008), la réalisation de leur rêve les avait plongés dans un état d’euphorie tel qu’ils écartèrent toutes les nouvelles qui contrariaient leurs prédictions. Une vague de dépenses effrénées s’étendit sur l’Europe. Aux observateurs qui gardaient la tête froide, la croissance économique qui s’ensuivit semblait trop artificielle pour durer. Mais, à Bruxelles et à Francfort, on choisit d’y voir une manifestation éclatante de la prospérité annoncée.

Soudain, en 2009, une violente tempête financière secoua la zone euro. Alors l’impensable se produisit. La terre promise, qui semblait presque atteinte, s’évanouit comme un mirage. Les peuples européens, stupéfaits, découvrirent un paysage tout autre que celui décrit par les disciples de Jean Monnet. Il était sombre et sans perspectives. Au lieu de prospérité partagée, un appauvrissement qui frappait inégalement les peuples ; à la place d’une croissance régulière de l’emploi, un chômage massif, particulièrement cruel aux jeunes ; et plus encore que ces faits désastreux, la « convergence » s’était évaporée. Une nation et une seule s’enrichissait de l’affaiblissement de toutes les autres. C’était l’Allemagne. Le dogme central de l’euro, si hautement proclamé par la Commission de Bruxelles et repris par la Banque centrale européenne, était faux. Aucune des prophéties avancées par les adeptes de la monnaie unique n’a été plus brutalement démentie par les évènements que celle là.

La Grèce, si éloignée de Bruxelles, si isolée, fut évidemment la victime la plus pitoyable de la chute de l’utopie. Nulle part dans l’Union européenne, le chômage ne devint plus étendu, l’activité plus ralentie, la divergence avec la puissante Allemagne plus béante. Il est naturel que les appels au secours les plus désespérés soient venus d’elle.

On aurait pu penser que les disciples de Jean Monnet, remis de leur ivresse, prendraient les mesures réalistes qui s’imposaient, dût leur doctrine en souffrir. Ils préférèrent s’accrocher à leur rêve. « L’euro, c’est l’Europe et l’Europe, c’est l’euro » affirmèrent d’une même voix Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Le remède qu’ils employèrent pour guérir la Grèce, consista à renforcer l’application des « 4 critères ». Il ne pouvait faire aucun bien au patient. De fait, son état empira. Exténué de souffrances, il est revenu, il y a six mois, implorer un ultime secours.

La réponse des institutions européennes –le Conseil, la Commission, le Parlement, la Banque centrale- ne pouvait plus être dilatoire. La gravité des évènements ne le permettait pas. Elle a été donnée le 12 juillet. Elle a consisté à réaffirmer, de la façon la plus nette, la nécessité pour la Grèce et tous les autres Etats membres, de respecter rigoureusement les règles qui font la spécificité de la zone euro. Apparemment, la victoire des disciples de Jean Monnet est totale et définitive. « La zone euro est sauvée » jubilait François Hollande le 13 juillet.

Pourquoi, alors, dis-je qu’au contraire, leur Europe est morte cette nuit là ? Parce que les dirigeants de l’Union ont avoué par un silence on ne peut plus parlant, qu’ils ne savaient pas comment tenir les promesses qui ont conditionné la naissance de la monnaie unique. Ils sentent au fond d’eux-mêmes, que le contrat est rompu. Mais ils n’arrivent à se détacher de l’utopie. Alors ils se réfugient dans le monde abstrait des « 4 critères » pour éviter d’avoir à répondre d’une réalité qui est en tous points le contraire de ce qui était annoncé. Ils en viennent, par un retournement dialectique étonnant, à expliquer que la fraternité des peuples européens est ébranlée non pas par les méfaits de l’euro mais par l’impéritie des Grecs. Pour qu’aucun reniement des engagements passés ne nous soit épargné, ils transforment même le « plus de démocratie » du traité de Maastricht en tutelle brutale sur le gouvernement d’Athènes. Ce dernier est tenu de soumettre tous ses « projets législatifs » à ses créditeurs étrangers avant même de les présenter à son Parlement. Je n’arrive pas à comprendre comment un Chef d’Etat français a osé contresigner cette clause. A-t-il perdu le souvenir honteux de Vichy ?

C’est par leurs clameurs de triomphe que nos dirigeants reconnaissent l’échec historique de l’Europe de Jean Monnet. Elle n’est plus qu’un poids mort que nous portons à grand peine. Je ne sais combien de temps nos dirigeants réussiront à nous faire croire que le 13 juillet a été non pas la nuit de son décès mais au contraire le jour de sa santé retrouvée. L’illusion ne saurait durer bien longtemps.

Michel Pinton
Ancien député au Parlement européen

Il y a 75 ans…

appel-18-juin 1940

 

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres. »

La France une fois de plus séparée en deux, mais pour le pire !

Séparée, non pas entre gauche et droite: non. Il y a dix ans Jean Pierre Chevènement, homme de gauche, et Philippe de Villiers, homme de droite, menaient ensemble un même combat; Celui pour une France Libre et Souveraine, une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Rappelons le déjeuner rassemblant les deux hommes, chez le Général Gallois, Président du Forum Pour la France, Philippe Seguin et Ch. Pasqua sont montés au créneau, pour défendre les mêmes valeurs, tous hommes responsables et fréquentables, aux cotés desquels nous nous sommes engagés comme un seul homme, fiers de ce que nous faisions pour la France.

– En face de nous, une nuée de mouches tentaient de vendre la France aux plus offrants, de s’en débarrasser, de s’en défaire.
Nous avions réussi à réunir des hommes de bonne volonté. Il est vrai que déjà, le vol noir de corbeaux dans la plaine, couvrait nos combats et s’emparait des valeurs que nous défendions, afin d’en faire un objet électoraliste.

L’erreur; à chaque fois, nos Chefs abandonnaient le sujet, de peur d’être assimilés à ceux de ce camp, issus pour certains de clans condamnables et souvent condamnés – Rappelons les Brigneaux et leurs sbires, vichyssois, miliciens, négationnistes, OAS. Rappelons l’un des leurs, négationniste, qui est allé en Indochine donner des leçons d’histoire et de civisme à ceux de chez nous qui étaient prisonniers des Vieths qui les avaient enfermé dans des cages
comme des bêtes.

Les années ont peut-être passées, mais les idéaux, eux, sont restés : l’anti sémitisme revient au galop et pas seulement dans des banlieues. Beaucoup de ces essaims semblent jouer aujourd’hui le camp de la France contre celui des abandons, alors que dans le passé, les mêmes ont joué Vichy qui se disait « renouveau national » contre la France, qui voulait être libre et qu’ils ont martyrisée

Les premiers, en catimini, font le voyage à l’île d’Yeu pour se mettre au garde à vous devant leur maître. Les seconds se déplacent en déployant les drapeaux à Colombey les deux églises, pour y porter encore et sans cesse, le message de la Patrie reconnaissante.

Les premiers aimeraient, pour se débarrasser de tout soupçon, se faire adouber par les seconds. Comment osent-ils et comment quelques argousins peuvent-ils les aider en tentant de se parer d’une croix de Lorraine qui ne peut leur appartenir. Ils tentent simplement de paraître, en bavant sur des tribunes habitées par l’extrémiste de service.

Rassembler, le maître mot : Une tentative de rassembler les uns et les autres par la pensée unique, vraisemblablement téléguidée par l’extérieur, a été lancée, elle échoua lamentablement.

Aucun Gaulois n’acceptera d’être toujours le même que l’autre : le rassemblement ne se forme que lorsque la Patrie est en danger. Ces irréductibles Gaulois ne défilent uniquement que les très grands jours, comme en août 1944, alors que les rats se terraient dans des caves pour sauver leur vie et ce qu’ils avaient volé

Nous pensions que ces nostalgiques de l’ordre botté, casqué, venu d’outre Rhin, avaient abandonné tout espoir de conquête.

Et bien non; ils recommencent. Vichy veut pétiller à nouveau. Ils veulent toujours punir l’autre, le faire passer devant un Tribunal uniquement parce qu’il est d’un autre avis. Ceux d’hier ont fait des petits qui, n’ayant connu l’horreur, agitent aujourd’hui des emblèmes et même portent des tatouages qui évoquent l’ordre qu’ils veulent établir en créant le désordre

Leurs rêves: organiser des tribunaux pour y juger, les juifs, les francs maçons, les gaullistes, ceux de droite, qui ne sont pas comme eux, ceux de gauche, dont pourtant ils tentent de prendre les messages, le quatrième volet étant le mensonge; Ce qui rappelle cette histoire du comte de Chambord qui voulait que tous les cocus soient noyés et la réponse de la duchesse de Chevreuse qui lui a demandé s’il était sur de bien savoir nager.

Le mensonge est partout, pas la peine de s’en émouvoir. Il est seulement dangereux quand des menteurs veulent pendre d’autres menteurs moins menteurs qu’eux.

L’autre bord n’est nostalgique d’aucun ordre, d’aucune mafia, il veut simplement vivre chez lui, en bon Père de famille et son chez lui, c’est la France, nation fabriquée et peaufinée par ses ancêtres. Pas celle de la haine, qui voudraient faire disparaître certains autres, celle qui au nom d’on ne sait quoi, a dénoncé, fait déporter des millions de personnes, celle qui a fait arrêter, torturer, fusiller nombre de résistants: des femmes et des hommes qui voulaient simplement que tous naissent et demeurent libres et égaux en droit, que le principe de notre souveraineté réside essentiellement dans la nation et surtout que ni l’ordre, ni les religions ne viennent leur imposer leurs choix

Ni l’incorruptible avec sa terreur, mais Valmy, ni Vichy et sa haine de l’autre qui n’a rien à offrir. Mais l’appel du 18 juin, mais aussi celui de nos gens de nos territoires : Les députés de la Guadeloupe Candace, et Santineau et Galandou Diouf, député du Sénégal.

Rappelons leur appel: Monsieur le Président (Albert Lebrun) Notre France est blessée, mais ne peut s’abandonner. Hommes de couleur, représentants de nos colonies au Parlement national, nous venons vous supplier de sauver notre grande et chère Patrie dans l’honneur, dans la dignité et dans le respect de la parole donnée : Vive la France.

Alors que le premier camp serrait la main de l’envahisseur nazi et le servait au delà de ses demandes. L’autre camp, dans la dignité, refusait d’abdiquer, offrait sa vie pour sauver la Patrie. Quel est le Français, mais non seulement, l’homme, qui peut hésiter entre ces camps,

Pas une seconde d’hésitation: Tous contre la milice Issue de la naissance de l’Etat milicien en 1943: ceux qui l’ont créé, ont divisé la France. Pire, après en avoir condamné une grande partie et l’avoir livrée à l’occupant NAZI, ils n’ont maintenant de cesse, que de la voir à nouveau à genoux, pour mieux la contrôler, l’endoctriner, la pacifier, l’écraser.

Si la guerre de 14 a unifié la France celle de 40, à cause de Vichy, de son Etat milicien et de sa collaboration avec l’ennemi, l’a séparée en deux camps
Ces gens aujourd’hui voudraient nous parler de la France qu’ils voudraient reconstituer, laquelle? Celle de Laval, de Doriot. Celle qui permettrait à un nouveau Pétain de promulguer des textes constitutionnels (jamais proposés au peuple) qui abrogeraient ceux de la République afin de s’attribuer tous les pouvoirs législatifs et exécutifs.

Ceux qui pensent que cela ferait du bien d’essayer pendant quelques temps, ne se rappellent pas, qu’une fois au pouvoir, ces gens ne le quittent que par la force et toujours en créant un bain de sang

Attention danger: une assemblée a accordé des pouvoirs à Pétain, sorte d’onction accordée par des élus du peuple. Hitler est arrivé au pouvoir par les urnes et la déficience mentale d’un Président trop âgé, Mussolini, mégalo de son prénom, avec ses 40 000 chemises noires a été appelé par un Roi, totalement dépassé par les événements, et incapable de gérer une situation.

Il a fallu, pour se débarrasser de ces assassins, des millions de morts, des pays ruinés, et puis la découverte du pire, les camps ,d’extermination et la colossale entreprise de destruction, d’une race, de résistants et de handicapés. Car ils ont voulu se débarrasser aussi des handicapés afin de rétablir des budgets et de limiter des dépenses. Qui peut accepter cela? PAS UN SEUL FRANCAIS

Jamais la France, la vraie, celle de la résistance, de Bir Hakeim, celle qui est allée chasser le nazillon jusque sur les pitons du nid d’aigle, n’acceptera
l’ordre proposé par la clique revancharde

Alors les indécis, ceux qui osent dire que le temps à passé, que ce ne sont plus les mêmes, attention: l’idéologie est restée la même.
Mais aussi, ceux qui ne se déplacent pas pour voter, Tous responsables et coupables: pleurer ensuite, ne servira à rien.

Attention, regardons ce qui s’est passé en Grèce: il est facile de poser les bonnes questions, mais beaucoup moins facile d’y apporter les bonnes réponses. Alors les choses se rétabliront non par des hurluberlus imprégnés de leur importance, quand je vois la tronche de Bénito, non mais quand même, nous ne sommes pas de ce monde.

Notre France à nous, est celle du 18 juin, des discours de Brazzaville, de Bayeux, de Phnom-pen. Elle est opposée à Montoire, au vel d’hiv et à toutes les atrocités commises par des malades mentaux, qui n’auraient jamais pu exister politiquement, sans le pire moment de notre histoire, qui ne fût pas celui de la défaite, mais celui de la collaboration.

Henri Fouquereau

Soutien à Jean-Jacques Goldman

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Ces derniers jours, une polémique est née suite aux paroles d’une chanson de Jean-Jacques Goldman pour les restaurants du coeur. La presse bobo et gauchiste a décidé de focaliser son sectarisme habituel sur l’auteur-compositeur qui lors de sa dernière chanson aurait, il parait, manqué de respect à la jeunesse pour la raison qu’il aurait invité nos jeunes à se bouger pour obtenir ce qu’ils veulent.

En effet s’il est courant que dans notre société d’aujourd’hui tout le monde veut tout sans contre parti, encouragé par une certaine classe politique pour qui l’effort est une chose honteuse, il est bon de rappeler que tout se gagne et rien ne se donne.

Dans ces conditions, nous ne pouvons que soutenir Jean-Jacques Goldman -homme pourtant connu pour être de gauche- qui n’a rien fait pour mériter un tel acharnement médiatique.

Le RPR ne peut qu’appeler à son tour notre jeunesse à agir pour que notre société soit meilleure, ce qui est forcément inévitable si l’on veut le redressement de notre pays.

Loin de nous l’idée de stigmatiser, comme une certaine droite, ceux qui ne travaillent pas mais nous nous devons de rappeler que dans la vie il faut se battre pour obtenir ce que l’on souhaite !

De Gaulle, le gaullisme et l’extrême droite

Nous entendons dire par les partisans d’un ralliement à l’extrême droite -ou tout du moins pour certains un travail en commun avec ce camp- que de Gaulle en son temps acceptait n’importe qui en 40 et que « quand il y a le feu dans la maison on ne regarde pas la couleur du pompier ».

Hélas pour ces gens qui ne connaissent visiblement pas l’histoire de notre pays, nous nous voyons obligés de les démentir.

Si de Gaulle eu accepté tous Français -d’où qu’ils viennent- pour tenir un fusil afin de libérer la France, il n’en fut pas de même pour la diriger. En effet aucun parti d’extrême droite ne fut représenté au sein du Conseil National de la Résistance et aucune personnalité d’extrême droite ne fut membre d’un gouvernement du général de Gaulle y compris en 1944 dans le gouvernement provisoire de la République*.

Historiquement -sur le point de vu politique- l’extrême droite fut le seul camp a n’avoir jamais travaillé ni de près ni de loin avec le général de Gaulle.

L’extrême droite n’a de cesse été politiquement anti-gaulliste, essayant d’abattre de Gaulle physiquement à plusieurs reprises et de le faire battre à l’élection présidentielle de 1965 en appelant -par l’intermédiaire de leur représentant, Jean-Louis Tixier-Vignancourt-, à voter  François Mitterrand au second tour.

Au grand regret de certains, nous avons la tristesse de leur apprendre que la France n’est pas engagée sur son territoire dans une guerre armée et si la lutte doit s’opérer aujourd’hui pour la survie de notre pays, celle-ci doit s’organiser sur le plan politique ! Dans ces conditions ne soyons pas plus royaliste que le roi en voulant travailler, au nom du gaullisme, avec des gens que de Gaulle lui même avait refusé dans ses gouvernements !

Faire le pont entre la France résistante et Vichy fut l’ambition d’une personne comme le général Giraud, vouloir l’imiter signifierait donc ne pas se situer dans l’héritage du gaullisme mais du giraudisme !

Certains viendront alors nous dire « mais peut-être que de Gaulle aujourd’hui s’allierait avec eux ! » si nous ne savons pas ce que ferait de Gaulle aujourd’hui, nous savons ce qu’il faisait de son vivant et c’est sur cela que les gaullistes doivent se reposer. On ne peut faire du gaullisme contre de Gaulle !

*
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_national_de_la_R%C3%A9sistance

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Charles_de_Gaulle_(1)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Charles_de_Gaulle_(2)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Charles_de_Gaulle_(3)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Michel_Debr%C3%A9
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Georges_Pompidou_(1)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Georges_Pompidou_(2)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Georges_Pompidou_(3)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Georges_Pompidou_(4)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Maurice_Couve_de_Murville

La loi Macron, Valls et la démocratie

Manuel Valls a donc utilisé l’article 49 alinéa 3 de nos institutions pour faire adopter le désastreux projet Macron.

Si nous comprenons que des socialistes authentiques puissent désapprouver cette loi, nous ne pouvons que constater que ces mêmes socialistes n’ont pas voté la motion de censure.

Les mandats étant désormais supérieurs aux intérêts de la France, ces députés n’ont pas voulu jouer avec le feu qui aurait probablement conduit à la dissolution de l’Assemblée Nationale et la perte pour nombre d’entre eux de leur mandat de député.

L’article 49-3 a été créé en 1958 dans nos institutions pour empêcher toute action des partis politiques qui tenteraient de bloquer le pouvoir exécutif, bref une mesure pour lutter contre le régime des partis. Hélas les dérives se font connaitre et ceux qui jadis parlaient de coup d’Etat permanent en mentionnant nos institutions sont probablement aujourd’hui ceux qui bâillonnent le plus le parlement.

Une autre solution s’offrait pourtant à Manuel Valls et au Président de la République, le recours au référendum. Mais peut-on réellement penser que ce gouvernement s’amuserait à donner la parole au peuple ? La démocratie s’arrête la où commence les intérêts particuliers !

L’esprit de grandeur et de rassemblement n’habite décidément pas nos gouvernants. Pauvre France !

Appel au redressement de la France

La France glisse vers son naufrage sans que sa population, dans ses profondeurs, en ait une claire notion. Les causes en sont multiples.

Il y a d’abord un phénomène sociologique (qui d’ailleurs ne concerne pas seulement la France), à savoir le développement d’un individualisme débordant largement les limites que lui avait assignées l’époque des Lumières. Il engendre la dénaturation du concept de liberté, une forme d’anarchie, et l’amoindrissement du sentiment de solidarité nationale, l’idée de nation s’effaçant peu à peu.

Il y a en second lieu le phénomène de mondialisme. Abolissant – ou tendant à abolir – les frontières, il suscite une perte des repères fournis pour chaque peuple par son histoire spécifique, et en quelque sorte une conscience « apatride ». Sous-tendu d’autre part, sur le plan économique par la doctrine d’ultra libéralisme, excluant toute régulation réelle, il est source pour un certain nombre de pays, dont la France, d’une déperdition programmée de son capital productif autonome, dont témoignent abondamment la multiplication des OPA, les transferts d’activité, les délocalisations, engendrant elles-mêmes chômage, inégalités croissantes, pauvreté, dislocation de la cohésion sociale.

Il y a troisièmement une immigration massive et incontrôlée qui aggrave encore les effets des processus ci-dessus décrits. Du fait qu’elle soit beaucoup plus d’origine non européenne, son intégration, aussi bien physique que morale, est rendue beaucoup plus précaire. D’où un risque accru pour le maintien d’une cohésion sociale déjà ébranlée, et surtout une tentation de dérive vers une conception communautaire de la nation.

Un 4ème facteur de déclin résulte des lourdes contraintes acceptées, voire recherchées sur le plan international, et avant tout européen. Nos concitoyens ont à peine conscience de la perte de souveraineté déjà subies par la nation dans des domaines essentiels, par le simple jeu des traités ou de ce qu’on désigne du terme obscur de « droits dérivés ». Le rôle démesuré joué par la Commission de Bruxelles, celui non moins envahissant joué par la Cour de Justice des Communautés, le transfert à la BCE des pouvoirs monétaires des Etats réalisent d’ores et déjà une dépossession de toutes les prérogatives traditionnelles des pouvoirs nationaux. Ils consacrent la marche délibérée vers un super Etat fédéral, et la réduction de la France à une collectivité subordonnée. Quand on entend dire que le gouvernement français est « sommé » par Bruxelles de réduire son déficit dans les plus cours délais, on mesure le degré de dépendance où est tombée la France et que complète sur le plan transatlantique la prédominance de l’OTAN.

A tous ces facteurs s’ajoute enfin une critique programmée du rôle de l’Etat. L’Etat est mis en question à l’extérieur par la vague d’internationalisation qui déferle sur le monde (les institutions européennes en sont une des manifestations) et il l’est aussi sur le plan intérieur par la montée en puissance de multiples contre-pouvoirs : les syndicats, la magistrature, la nomenklatura des medias. Il l’est encore par la contestation croissante de son rôle dans la création et dans la gestion des grandes entreprises économiques qui ont assuré après la guerre dans les secteurs de pointe le relèvement et la puissance de la France, ainsi que son indépendance. Il l’est enfin par la dérive des institutions, telles que voulues par le général de Gaulle, au détriment du pouvoir exécutif. Les conditions dans lesquelles se déroule l’élection du chef de l’Etat, la cohabitation et le quinquennat ont témoigné de cette dérive, à laquelle s’ajoutent encore le mouvement régionaliste encouragé par l’Allemagne et le transfert aux régions de compétences de plus en plus nombreuses.

Les conséquences de tous ces constats apparaissent déjà clairement dans des domaines essentiels : crise de l’éducation et de l’école, exode des élites, amoindrissement du patrimoine productif national, perte d’autorité de l’Etat. Elles sont patentes pour ce qui concerne la défense et l’armée, qui se retrouvent réduites tant sur le plan du personnel que des matériels à un déficit affligeant de capacités. Elles ne sont pas moins graves dans un domaine que l’on oublie trop, la recherche, fondamentale non seulement pour l’illustration de la nation mais pour son avenir, étant donné ses multiples prolongements tant économiques et militaires que culturels.

On ne peut certes totalement revenir sur l’ensemble de ces conséquences. Certaines sont hélas déjà irréversibles, notamment celles qui résultent de l’immigration subie. Un tel constat ne peut cependant condamner à la résignation, qui serait désespoir. Certains remèdes existent, à supposer qu’il y ait une volonté politique forte pour les mettre en œuvre. Essayons de les décrire :

1°) Il importe d’abord de réaffirmer les valeurs et surtout l’actualité du concept de nation. On a dit la dévalorisation qu’il subit au bénéfice de constructions impériales ou supranationales, dont l’Europe de Jean Monnet est un des avatars. Mais ce discrédit – accompagné de griefs d’impuissance ou d’anachronisme, correspond à une campagne de désinformation et ne se fonde sur aucune réalité. Ce sont les aspects de cette réalité que l’on doit aujourd’hui faire ressortir par une argumentation appropriée en mentionnant notamment l’aspiration des peuples à la sauvegarde de leur identité, leur rejet constant de la domination anonyme des puissances financières internationales, l’incapacité enfin de celles-ci, ou des organisations internationales qui se sont multipliées, à apporter une solution sérieuse aux problèmes du monde. Sans oublier l’exemple de nationalisme ombrageux, voire belliqueux que nous donnent aujourd’hui les Etats-Unis.

2°) La lutte non pas contre la mondialisation (qui est une donnée de fait), mais contre le mondialisme (qui représente une idéologie nouvelle) doit être le corollaire de l’affirmation du fait national. Elle constitue (elle aussi) un impératif qui doit s’accompagner de la contestation de l’ultra-libéralisme, devenu doctrine et qui s’éloigne gravement de la pensée libérale classique, et du socialisme devenu un système écrasant. Il existe une vieille idée française bien souvent mise en valeur dans notre histoire économique : la participation qui constituerait la troisième voie nécessaire au redressement et à l’apaisement des conflits sociaux . Cette contestation ne doit pas bien sûr, signifier une volonté (d’ailleurs impossible) de retour au protectionnisme d’antan, mais elle exige la recherche urgente des mesures indispensables pour sauvegarder ou restaurer les équilibres nécessaires entre les nations, compte tenu de leurs disparités évidentes et en même temps de leurs potentialités inégales, équilibre qui ne peut être réalisé que par l’introduction, dans le jeu des forces économiques ou financières mondiales, d’un pouvoir politique suffisamment fort entre les mains des Etats.

3°) On a souligné ci-dessus les graves contraintes auxquelles sont d’ores et déjà soumis les Etats européens et notamment la France. Il est clair que l’assouplissement, sinon la totale levée de ces contraintes, est la condition de toute récupération, même partielle, de toute politique d’indépendance, en même temps que de toute solution aux problèmes ci-dessus évoqués.

Il est certes difficile d’envisager la révision immédiate et totale des traités (européens ou autres) qui, surtout depuis 1990, ont créé ces contraintes (que le Traité de Rome n’avait pas instaurées). La dénonciation des traités de Maëstricht, Amsterdam et de Nice est souhaitable, le traité de Lisbonne ratifié malgré le refus du peuple français de la prétendue constitution européenne est condamnable. Compte tenu des difficultés politiques et des risques économiques qu’elle présente dans l’immédiat, il est au moins possible d’engager une procédure de contournement, voire de report de ce qui dans ces traités apparaît le plus contraire à l’exigence de souveraineté, ou dangereux dans ses effets. Aucun traité n’a jamais été éternel ni immuable. L’application de la fameuse clause « rebus sic stantibus » peut autoriser bien des dérogations ou mesures dilatoire, a fortiori appuyées sur les arguments de poids que constituent tant la situation économique présente de l’Europe, que son élargissement programmé, à coup sûr incompatible avec une marche forcée vers l’uniformisation des statuts, et la fin des particularités nationales. Les faits, comme disait Lénine, sont têtus, et l’invocation des réalités peut dans de nombreux domaines (et a fortiori dans ceux où la souveraineté de la nation est impliquée au premier degré) percer la cuirasse des doctrines les plus invétérées.

Il va de soi également que toute nouvelle progression vers un système authentiquement fédéral doit faire l’objet de notre plus vive résistance
nos conclusions sur la prétendue « Constitution » européenne, remplacé par le traité de Lisbonne, paraissent hautement dangereuses, ce que confirment les éloges qui leurs sont décernés par les milieux fédéralistes. En particulier celles abolissent le droit de veto et soumettent les décisions politiques du Conseil à la majorité qualifiée. Que serait-il advenu de notre politique à propos de l’Irak si ce régime avait d’ores et déjà été appliqué ?
Et quelles en seraient les conséquences dans la perpétuation de notre siège au sein du Conseil de Sécurité ?
De ces observations ne doit pas cependant découler, surtout pour une opinion largement soumise à l’action des lobbies, l’accusation d’antieuropéisme. Il doit être souligné que nous combattons n’est pas ce que préconisait déjà le Général de Gaulle, le rapprochement progressif des peuples du continent, mais bien une vision de l’Europe conçue comme un super Etat fédéral abolissant, nonobstant l’illusoire principe de subsidiarité, les souverainetés nationales. Contrairement à cette union, il importe d’affirmer la valeur du principe d’association respectueux de ces souverainetés, mais pouvant cependant comporter des engagements étroits et réciproques, dont certaines grandes entreprises européennes ont révélé, depuis trente ans, l’efficacité.

4°) Revenant à la France elle-même, la restauration du rôle de l’Etat s’impose non seulement sur ce qui incarne ses fonctions régaliennes, mais pour la gestion d’un certain nombre de services publics maintenus, actuellement fâcheusement soumis à la tentation de la privatisation. La notion de service public est peut-être une « exception » française mais elle doit être impérativement sauvegardée, et éventuellement même, s’agissant de telle ou telle grande entreprise essentielle à l’indépendance de la France, motiver une renationalisation.

Il est scandaleux que le service public devienne source de profits pour l’entreprise privée, et que celle-ci prospère sur le dos des citoyens grâce aux prélèvements fiscaux obligatoires. C’est à l’Etat de gérer
la santé publique, la formation des citoyens, la recherche fondamentale, la communication, les transports nationaux, l’énergie, l’eau, le patrimoine, etc.

Et bien entendu le combat doit continuer sur le chapitre de la décentralisation, que ne justifie nullement, au siècle où nous sommes, le souci de rapprocher les citoyens du pouvoir. La décentralisation systématique n‘aura pour conséquence que le développement de nouvelles féodalités et l’accroissement parallèle de la fiscalité locale.

Il faut à tout prix sauvegarder la tradition républicaine qui garantit l’égalité de chacun, et assurer la solidarité aussi bien entre les générations qu’entre les hommes. Ces conditions étant impérativement nécessaires pour rassembler les Français sur la France en la soudant en une seule nation.

5°) Institutions :
On a dit leur importance pour le maintien d’un pouvoir étatique fort et souligné le lien entre ce pouvoir et l’indépendance nationale, sans pour autant, bien entendu, que soit mis en cause le caractère démocratique de nos institutions.

Indépendamment des graves menaces que fait peser la « construction » européenne sur ces institutions, ci-dessus évoquées, la question du pouvoir présidentiel est au cœur de la problématique en cause. Certes, on ne peut nier que l’élection du Président de la République au suffrage universel avait conféré, en principe, une légitimité accrue. On a dit cependant combien l’intervention des partis avait dénaturé l’institution et affecté la liberté, encore réduite par l’innovation du quinquennat dont le nombre dérisoire des votants permet d’ailleurs de contester sérieusement la légitimité.

Revenir sur le mode d’élection est certes difficile. Du moins serait-il possible et hautement souhaitable d’abolir la possibilité d’un second mandat. Cela mettrait le titulaire à l’abri de toute pression ou tentation démagogique. Cette disposition pourrait alors être elle-même complétée par le rétablissement du septennat.

La notion de pouvoirs « réservés » – qui ne figure d’ailleurs pas dans la constitution de 1958, devrait être également précisée et expressément limitée à tout ce qui concerne l’unité, l’indépendance de la Nation et naturellement sa souveraineté ainsi que sa défense. Missions d’ailleurs traditionnelles pour tout chef d’Etat et, au surplus, au regard des perspectives de la construction européenne, particulièrement d’actualité.

6°) Immigration :
Il est vrai qu’une partie des dégâts causés par l’immigration est irréversible. Serait-il hors des possibilités de freiner au moins sa poursuite ?

Il conviendrait d’abord de mettre en regard du concept des droits de l’homme, soumis à une interprétation de plus en plus « laxiste », le concept des droits de la nation, et les nécessités pouvant découler de sa sécurité et de son intégrité, sans pour autant que cette dernière motivation conduise à tomber dans une vision chauvine.

De même, des règles suffisamment précises quoique relativement généreuses, devraient être posées touchant l’intégration-assimilation des individus concernés, ainsi que l’octroi de la nationalité, par exemple par un certain panachage du droit du sol et du droit du sang, le critère de la durée de présence, du type d’activité, et avant tout, celui de la possession de la langue française et d’une claire conscience des droits et des devoirs qu’implique l’acquisition de la nationalité française.

7°) Défense et armée :
S’étant trop souvent résignés à répondre aux injonctions de nos partenaires d’outre-Atlantique, nos dirigeants n’ont cessé de mener une politique d’abandons, ce qui ramène la France à sa dépendance militaire d’antan et la déclasse dans le rang des puissances sous-moyennes. La refonte complète de notre système de défense, au vu tant des innovations technologiques que du type de menaces auxquelles nous devons faire face s’impose, toujours dans la perspective de l’indépendance de la nation et de la multipolarité.
Se posent à cet égard les questions de notre appartenance à l’OTAN et des éventuels liens aux divers projets de défense européenne dont ne saurait non plus être absente la préoccupation de nos intérêts spécifiques, même si, un degré de coopération avec les pays voisins, notamment touchant les moyens de rassembler, peut demeurer utile.

8°) Politique étrangère :
La lutte pour la reconquête de notre indépendance nationale
passe par la mise en œuvre d’une nouvelle politique étrangère. Il importe d’entreprendre la révision des dispositions intervenues au cours des dernières années, et, pour l’Europe, de ne plus considérer comme aboli le compromis de Luxembourg qui doit rester la garantie suprême de ce qui doit nous rester de souveraineté dans de multiples domaines.

La mission de la France est de préserver un équilibre mondial. En favorisant la multipolarité face aux tentations hégémoniques de quelques-uns. Elle doit dépasser le carcan européen et retrouver à la fois son « grand large » commandé par ses DOM-TOM et la Communauté francophone, et sa place sur la scène mondiale, par l’établissement de convergences d’action avec les pays, grands ou petits, qui s’efforcent de recouvrer une liberté de mouvements, et de mener une politique de non-alignement à l’égard de telle ou telle grande puissance et de sauvegarde de notre autonomie dans tous les domaines.

9°) Francophonie :
La sauvegarde de la langue française est enfin un autre domaine, non moins important, où se pose le défi de l’indépendance. En effet, la langue n’est pas un simple instrument de communication. Elle est un creuset dans lequel s’est forgé au cours des siècles l’unité nationale, non seulement sur le plan d’une identité culturelle, mais aussi sur le plan politique. Cet élément de notre souveraineté et de notre identité paraît négligeable à beaucoup parce qu’il constitue une habitude acquise, qui ne paraît devoir changer. Son importance doit néanmoins être soulignée face à la menace que constitue la substitution de l’anglais au français dans des secteurs vitaux de l’activité nationale, accompagnée du déclin de notre langue sur le plan international. Tous phénomènes résultant eux-mêmes de la domination économique, voire politique acquise par les Etats-Unis.

La communauté francophone avec ses 56 membres est propice au rôle mondial que doit assurer la France.

10°) L’information :
Enfin il est patent que l’information, surtout télévisée, mais aussi la radio et la presse sont devenues les facteurs déterminants de la formation de l’opinion, voire des décisions du pouvoir. Or, la plupart des sources de la soi-disant information, sinon leur totalité, est aux mains d’importants groupes financiers, ou économiques, ne laissant qu’une place des plus étroites à l’expression indépendante et autorisant toute manipulation. Dans un pays qui se dit démocratique, cette situation appelle impérativement des correctifs, sans pour autant, certes, que ceux-ci entravent la diversité des points de vue. Il faut envisager une déontologie beaucoup plus exigeante, au demeurant très nécessaire, par exemple, au point de vue des mœurs, ou de l’examen critiques des faits relatés. L’Etat devrait aussi pouvoir disposer d’au moins deux chaînes publiques totalement libérées de la sujétion de la publicité, où pourraient s’exprimer, de façon équitable, toutes les tendances de l’opinion. Des mesures fiscales ou autres devraient enfin faciliter l’existence d’une presse libre et indépendante. Le sujet est vaste mais de telles dispositions sont un élément essentiel non seulement pour le maintien d’un régime réellement démocratique mais pour la sauvegarde de l’indépendance et de la souveraineté de la nation.

Aujourd’hui l’Europe, demain le monde, restent à organiser, mais rien de durable ne sera possible sans un projet d’organisation humaniste préservant les identités nationales, l’indépendance des peuples, le respect des libertés individuelles, la reconnaissance des droits politiques, économiques et sociaux de toute nation, la solidarité entre les hommes et les générations.

Ces mesures sont de l’ordre du possible. Il reste aux Français à les vouloir et à livrer, aujourd’hui comme hier, un nouveau combat pour le salut et la sauvegarde de la France.

 

La situation économique actuelle.

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L’économie mondiale entre aujourd’hui dans une phase enfin normalisée que les événements de l’année 2014 ne menacent guère, en dépit d’une désinformation médiatique à la fois organisée et involontaire. La baisse du prix du pétrole avait été depuis longtemps prévue, inscrite dans l’exploitation intensive du gaz de schiste aux États-Unis, demain dans le reste du monde. Les désordres de l’Afrique Centrale perdureront sans d’autres effets notables que leur exploitation digitale. Et la Russie ne fera pas davantage de vraie guerre que ses détracteurs proches ou lointains. L’économie des trois grands continents, deux et demi si l’on ramène les États-Unis à leurs justes proportions géographiques, a désormais intégré à peu près toutes les conséquences de la crise financière provoquée en 2008 par la faillite de Lehman Brothers.

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À commencer par celle des États-Unis où elle a eu lieu, où l’activité s’est progressivement redresser pour atteindre cette année son taux de croissance historique depuis deux siècles, 3 %. Aucun gros nuage ne menace le retour à la situation « normale » d’une économie qui, représentant toujours entre le tiers et le quart du produit mondial, exerce des effets directs sur l’activité d’autres continents, en particulier asiatique. Ce redressement appelle cependant quelques commentaires.
D’abord qu’il aura fallu de six à sept ans pour que la dépression puis la stagnation cèdent le pas… Ce délai n’est pas sans rappeler celui de la durée habituelle des fameux cycles du XIXe siècle et des débuts, jusqu’en 1939, du XXe. Est-ce une coïncidence ou un retour à des fluctuations cycliques qui ont empoisonné les sociétés occidentales aussi longtemps ? Cette éventualité ne saurait être exclue, ce qui n’est pas sans effet sur les prévisions, donc sur les comportements de tous les grands acteurs de l’économie mondiale.
Ensuite que ce redressement ne s’est pas effectué sans effort, à commencer par ceux dont ont souffert la « classe » moyenne, et ce qui restait de sa composante ouvrière. La stagnation de leurs salaires depuis vingt ans a continué et s’est même accrue dans certains secteurs – l’automobile notamment – ce qui a valu à Detroit de presque disparaître. Le nombre de maisons abandonnées, faute de pouvoir honorer les prêts qui les avaient financées, s’est accru dans des proportions jusqu’alors inconnues. Les déplacements intracontinentaux, habituels pour des populations sans longues racines historiques, ont accompagné la multiplication des habitats mobiles. Au-delà de cette composante spécifique, la classe moyenne n’a toujours pas retrouvé son dynamisme d’antan, ce qui laisse prévoir une remontée progressive de son taux d’épargne.
Cette stagnation, voire compression, des salaires les plus bas et moyens a été indiscutablement l’une des causes essentielles d’un redressement nécessaire pour affronter la concurrence nouvelle des pays émergeants autorisés, enfin, à connaître les bénéfices du progrès technique. Pour autant et toujours pour cause de mondialisation, cette compression des salaires alimentait les plus fortes inégalités de revenu connues par les États-Unis. Celles consécutives à la première et seconde révolution industrielle ayant présidé à la naissance des premières grandes fortunes mondiales (Rockefeller, Carnegie et autre Morgan) paraissent aujourd’hui sans commune mesure, presque ridicules, comparées à celles qui sont nées des premières années de la mondialisation et qui vont suivre en s’exportant toujours davantage. Les inégalités sociales aux États-Unis ont désormais un niveau jusqu’alors inconnu. Leurs effets purement économiques sont d’ores et déjà prévisibles. La durée de la reprise pourrait être d’un ordre voisin à celles du XIXe siècle, soit deux à trois ans si leur intensité n’était pas réduite – ce qui paraît improbable, le rêve américain étant indissociable d’inégalités aussi élevées que possible, du moins quand elles restaient à une dimension humaine, continentale et non mondiale.
Il faut, enfin, s’attendre à ce que les modalités actuelles de l’expansion soient durables et déterminent les conjonctures futures de l’économie américaine. Jusqu’à la présidence de Ronald Reagan, le complexe militaro-industriel constituait le moteur fondamental d’une expansion à vitesse certes variable, néanmoins continue. L’usage du dollar accompagnait la présence d’une diplomatie hégémonique, elle-même fermement adossée à une armée sans frontière.
Or, depuis deux décennies, une évolution profonde se précise aux différents contenus complémentaires. L’âge digito-médiatique s’est substitué à l’âge militaro-industriel. Les moteurs essentiels de la croissance ne sont plus dans les usines mais dans des centres informatiques alimentés par des programmes et autres logiciels qui en sont les matières premières. Ainsi ne faut-il pas s’étonner que les armées américaines se replient et que ses instruments soient de plus en plus télécommandés. Pas étonnant non plus que l’usage et le cours du dollar soient de plus déterminés par des considérations internes et des difficultés extérieures et, donc, que les pouvoirs dirigeants de la société américaine se soient, eux aussi, profondément modifiés. Beaucoup moins d’industriels et de militaires, beaucoup plus de financiers, de services secrets et de réseaux médiatiques.
Dans ces conditions, la conjoncture future de l’économie américaine pourrait être profondément différente et celle de la période du dernier demi-siècle précédent ; et qu’elle dépende de plus en plus de l’avenir de la médiatisation sociale et de la croissance des pays émergents désirant d’accéder à la production et à l’usage des biens industriels qui firent la croissance continue des États-Unis durant deux siècles.

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L’une des raisons supplémentaires d’une conjoncture nouvelle n’est pas la moindre : la mondialisation s’est réalisée réellement avec l’émergence économique des nations jusque-là à l’écart des avantages des progrès techniques, en particulier ceux du continent asiatique et plus encore de la Chine, tenue en lisière et partiellement colonisée depuis deux siècles. Près de quatre milliards d’êtres humains, près de la moitié de la population mondiale (Inde 1,4 et Chine 1,2 recensés) accédaient à un développement économique et social que l’univers occidental avait ouvert. De toutes ces nations, la Chine joue aujourd’hui le double rôle du modèle – pour les autres pays asiatiques – et de candidat au partage d’une hégémonie dont les États-Unis avaient eu pendant trois quarts de siècle le monopole.
Le produit national chinois est déjà très proche de celui des États-Unis et devrait le dépasser avant la moitié du siècle. Les raisons de sa croissance exceptionnelle, plus élevée que le fut celle des économies occidentales lors du XIXe et du XXe siècles, sont multiples et leur hiérarchie difficile à évaluer. D’abord des ressources naturelles – continentales – presque illimitées, du moins dans le moyen terme. Ensuite une population égale au double de celle de l’Occident, dont l’importance annonçait celle des marchés présents et futurs. Population au niveau de vie guère plus élevé que celui de la France ou de l’Angleterre au début du XIXe siècle, tellement anxieuse d’améliorer enfin ses conditions de vie qu’elle acceptait des niveaux de salaires égaux, au début de son ouverture mondiale, au dixième de celui des populations actives occidentales, assurant ainsi une compétitivité mondiale hors d’atteinte par les pays occidentaux, incités à délocaliser leurs sites de production en s’y installant.
Enfin, un « avantage du dernier partant » hors de proportion avec celui qu’avaient en tête ceux qui l’évoquèrent en Europe voici un siècle. Pour la Chine aujourd’hui, demain pour l’Inde, cette ouverture aux connaissances technologiques concernait non seulement l’industrie ancienne (textile, acier, énergie) mais aussi toutes celles de l’Age digital, informatique, robotique… L’accès quasi gratuit à ces « productions » dont la mise en œuvre avait exigé tant d’efforts de recherche et de développement en Occident constituait un effet d’aubaine d’une importance incommensurable.
Tous ces avantages « naturels » étaient disponibles avant même le début du processus d’une croissance d’une vitesse (8 % annuel sur longue période), très supérieure à celle des pays occidentaux (1 à 2 % pour l’Europe et 3 % pour les États-Unis) au XIXe siècle : encore fallait-il les mettre en œuvre en les conjuguant – ce qui fut accompli de façon magistrale par ce qu’il faut appeler un capitalisme d’État – dont les inspirateurs et agents appartenaient à un Parti de 80 millions de membres, effectifs supérieurs à la population totale de la France, de l’Angleterre ou de l’Allemagne.
Ce Parti dit communiste adopte une politique économique tout à fait nouvelle sans commettre de fautes depuis plus d’une génération, en utilisant sans aucune réserve tous les instruments mis au point durant le XXe siècle par les pays occidentaux, pour partie dits classiques, et pour partie keynésiens. Classique, conforme à la fameuse théorie des coûts comparatifs, la politique qui privilégie dès l’origine et encore aujourd’hui les exportations qui représentent près de 30 % du produit national. Classique aussi cette politique de salaires qui explique que le consommateur atteigne à peine aujourd’hui 40 % de ce produit. Mais classique déjà, mitigé en réalité, l’usage croissant d’une politique monétaire d’inspiration pour partie keynésienne, favorable à la croissance de la masse monétaire et à l’autonomie partielle des banques alimentant des prêts bancaires néanmoins contrôlés si besoin par l’usage de ratios financiers appropriés.
Franchement keynésienne dans le rôle attribué à une planification de l’investissement – représentant près de 40 % du PIB – consacré à l’infrastructure et à une préférence pour la production de biens de consommation, ce qui différencie ce capitalisme d’État, au précédent russe incapable – toujours aujourd’hui d’ailleurs – d’assurer la production des biens durables à usage familial. La planification chinoise fait, au contraire, toute sa place à cet investissement ; ainsi la production automobile qui conditionne la paix sociale et l’émergence d’une classe moyenne gage d’équilibre social. Autre différence entre ces deux capitalismes d’État : le rôle des familles des dirigeants du Parti communiste chinois qui se sont octroyées, dans l’assentiment de ses instances, la direction de ces entreprises nouvelles, et qui se sont assurées ainsi la constitution de fortunes à « la Rockefeller » mais beaucoup plus conséquentes, « dernier partant oblige ».
Keynésienne aussi, et sans doute la plus intime de ses objectifs, la politique monétaire extérieure combinant la dévaluation contrôlée du yuan par rapport à un dollar, monnaie de référence aujourd’hui sans aucun doute pour contester son hégémonie, ce qui est déjà le cas aujourd’hui lorsque la Banque centrale chinoise prête en dernier ressort à l’URSS, très élégant pied de nez – à la chinoise – au FMI et aux péripéties impériales de la Russie de Staline.
Aucun de ces éléments des plus favorables à la poursuite d’une croissance élevée ne devrait faiblir, d’autant que s’y ajoute le retour des États-Unis à son évolution séculaire. Les deux nations devraient donc se prêter un concours mutuel, cependant menacé par le retour d’une concurrence idéologique entre deux variétés de capitalisme libéral ou d’État que laisse clairement percevoir la désinformation organisée sur la vigueur et la qualité de la croissance chinoise dans les médias occidentaux.
Mettre en cause la pollution de son environnement est-il oublier celle des banlieues industrielles des économies occidentales jusqu’au milieu du XXe siècle ? Insister sur la corruption, d’ailleurs dénoncée avant d’être réduite par le nouveau président chinois, n’est-il pas curieux, alors que ce phénomène est mondial, d’autant que désormais légalisé aux États-Unis sous la couverture des lobbys ? Annoncer à renfort de messages médiatiques la baisse d’une croissance lorsque celle-ci diminue de 7,5 à 7,4 % par an, alors que celle des États-Unis se maintiendra autour de 2,5 % et que celle de nombreux pays européens est nulle, voire négative comme en Espagne ou en Russie, ne frise-t-il pas le ridicule ou ne manifeste-t-il pas la volonté du capitalisme libéral de ne jamais céder volontiers le terrain à son rival désormais déclaré ? Et comment expliquer que les bourses chinoises et indiennes, dont les performances actuelles sont exorbitantes (30 à 40 %) ne font toujours pas l’objet d’informations quotidiennes dans la quasi-totalité des médias, alors que celle du Japon continue à manifester les difficultés de Tokyo ? Peut-être la crainte de voir les brokers chinois concurrencer avec succès les brokers londoniens et newyorkais à l’image du yuan réduisant lentement la part du dollar dans le marché mondial.

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Et l’Europe dans cette nouvelle coexistence annoncée ? Le déclin de la place occupée par l’Europe dans l’économie mondiale n’aura pas cessé depuis la Première Guerre mondiale, considérée à juste titre comme un suicide pour certaines des nations qui la composent, à commencer par la France. Évoquer « l’Europe » ainsi qu’il en est devenu coutume depuis un demi-siècle ne saurait suffire à lui conférer la stature d’un continent unifié comme il en est légitime pour les États-Unis et la Chine moderne. Toutes les invocations adressées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à une Europe unie politiquement, possédant son « numéro de téléphone », font long feu depuis trois quarts de siècle avec des flammes qui auraient plutôt tendance à s’aviver. Certes, le libre échange des biens des personnes et des capitaux à unifier économiquement un espace de plus en plus grand, qui pourrait l’être davantage encore demain. Depuis quinze ans, l’union monétaire réalisée par la création de l’euro a intégré (???) plus une moitié de ses nations, dont les plus importantes.
Cette évolution presque séculaire n’a cependant pas abouti à une intégration politique fédéraliste, objectif avoué par les pères de l’Europe dès le Traité de Rome. L’euro considéré comme un sas incitatif au passage d’une union économique à un fédéralisme politique n’a toujours pas rempli cette fonction rêvée par ses créateurs. Au contraire, puisque des crises latentes ou ouvertes parcourent par intermittence la vie agitée. De surcroît, sur le plan politique, l’émergence de partis qui réclament le recul de l’intégration actuelle au profit d’un retour à une plus grande indépendance nationale s’accroît dans la plupart des pays de l’Union.
Cette évolution ne fait que traduire le fait oublié ou nié par les patrons du fédéralisme que l’Europe est un continent géographique morcelé depuis vingt siècles entre des populations de langue, de culture et d’histoire fort différentes, parcourues par des antagonismes de plus en plus guerriers au point de s’être entendu au monde tout entier… Vouloir forcer les peuples disparates à écrire une nouvelle et identique histoire relève d’une utopie politique assortie d’un corporatisme bureaucratique qui réunit à Bruxelles, Francfort et Strasbourg environ 25 000 personnes et… leurs familles. La bureaucratie peut infléchir les modes de vie mais non modifier l’âme des peuples.
Au nord de l’Europe, les Germains resteront conquérants et protestants, les Saxons farouchement indépendants de toute obédience, les Latins de moins en moins catholiques et de plus en plus épicuriens et les Slaves chériront leurs âmes dans leurs mouchoirs : généralités abusives évidemment… Mais ce très vieux fond n’a pas tardé à ressurgir pour donner à l’Europe son actuel visage. L’Angleterre a refusé d’adhérer à l’euro, a gardé sa monnaie et va jusqu’à menacer aujourd’hui de sortir de l’union économique. L’Allemagne a assuré ses succès économiques avant d’en user pour imposer ses recettes à toutes les autres nations, même à la Grèce d’Homère et d’Hérode. L’Italie, à supposer qu’elle soit réellement une nation intégrée, est très détachée à l’égard des prérogatives européennes (circulaires et autres injonctions) qu’elle considère avec l’éloignement que lui garantissent des activités officieuses, dites parallèles ou souterraines. La France, comme toujours cap de l’Europe et coupée horizontalement par la Loire, se cherche sans se trouver entre un européisme quasi religieux et l’indifférence que lui permet son goût très personnel pour un système dit D. Elle collabore officiellement avec l’Allemagne tout en résistant à sa volonté de conquête. Quant aux nations slaves, leur balkanisation demeure à l’image de leurs langues si différentes en dépit de leur origine commune.
Cette grande diversité des nations européennes demeure après néanmoins que l’intégration économique n’ait favorisé les échanges entre elles – ceux des biens toujours bienvenus et ceux des populations de moins en moins bien tolérées – et que la mondialisation n’ait provoqué la délocalisation de ces échanges et des productions vers l’Asie de la part de toutes les grandes et moins grandes entreprises (en Allemagne) dont l’activité est de plus en plus dépendante de la conjoncture des pays émergents, asiatiques surtout.
Exceptés ces deux phénomènes dont l’importance à la fois mondiale et intra-européenne ne saurait être sous-estimée, chacune des quatre principales nations européennes poursuit son chemin spécifique. L’Allemagne, toujours autant industrieuse, exporte vers le monde ses machines outils, sa chimie et son matériel roulant, accusant des excédents commerciaux désormais supérieurs aux déficits des autres pays, veut absolument croire que les recettes de sa réussite sont d’usage général et moral et s’estime légitime – soutenue par un succès lui-même dû à un cours de l’euro plus bas que ne le serait un mark « national » – de faire la loi à Bruxelles comme à Francfort, non sans oublier de soutenir la cour de Karlsruhe dans sa vanité juridique. Quelques menaces sur la poursuite de ces performances (hausse des salaires et déclin de la population autochtone, concurrence asiatique croissante) ne devraient pas l’empêcher de continuer à connaître une croissance sans doute moindre que dans le passé récent.
L’Angleterre a un objectif encore plus impératif que celui de ses grandes entreprises industrielles. Londres doit maintenir au moins, accroître si possible, sa position de centre financier mondial, dépassant le centre de New York dans cette fonction essentielle à l’équilibre financier mondial. Guerre sans déclaration mais non sans incidence sur toute sa politique à l’égard de l’Asie et, s’il le faut, de l’Europe (rapprochement possible avec les Allemands dont le système bancaire a souffert pendant que son industrie caracolait).
Il est difficile d’apprécier à travers les dernières officielles combien l’Italie a souffert de l’austérité imposée par l’Allemagne à travers les institutions européennes. La grande hétérogénéité économique de son espace et la vigueur accrue de son activité souterraine tempère sûrement l’étendue des dommages que le chômage déclaré paraît révéler. Sa conjoncture future devrait sûrement échapper à la récession actuelle pour tendre vers une stagnation très diversement supportée selon ses régions.
L’économie française ne devrait pas sortir de la récession-stagnation actuelle aussi longtemps que l’existence de l’euro lui interdit de renouer avec une politique économique indépendante, faite d’inflation plus ou moins élevée et de dévaluations périodiques à légères d’un mark toujours sous-évalué, avec intelligence. Et surtout aussi longtemps que la schizophrénie actuelle de ses dirigeants politiques – alimentée par celle de la population – n’aura pas avoué que le néolibéralisme imposé à l’Europe, d’abord par les États-Unis à la fin de la guerre, relayé depuis par les Allemands, n’est guère compatible avec le capitalisme d’État qui avait assuré, à la chinoise, sa croissance historique de la fin de la guerre jusqu’aux transferts pétroliers et à l’élection de Reagan aux États-Unis (1980)… une planification à la française faisant des entreprises le fer d’une lance à la hampe soutenue fermement par des investissements publics. Pour l’heure, népotisme et corporatisme constituent les deux ressorts d’un système D « à la française » qui résiste encore à l’euro et à la mondialisation. Pour combien de temps et quels en seront les mises en cause ainsi qu’inévitables ?

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Le moteur de sa locomotive condamné à voir baisser sa pression, l’Europe demeurera longtemps réduite à l’état d’une zone passive animée par l’activité des deux continents américain et asiatique, Chine en tête. La croissance de l’économie mondiale devrait s’établir aux alentours de 5 %, entre celle des États-Unis et celle de la Chine… Le déclin de l’hégémonie du dollar, concurrencée par l’usage du yuan ainsi que désiré par le gouvernement chinois, est inéluctable, bien que lent, non sans que Londres ne s’accapare flux et actifs financiers de tous bords, la City devenue l’équivalent de ce que fut l’Amirauté britannique aux temps fastes de l’empire colonial. Et les inégalités de dimension désormais mondiale devraient assurer un très bon temps à un capitalisme que la raison amène à être d’État ou d’Entreprises, ou les deux, au gré des vents de l’Histoire.

 

Alain Cotta
Professeur Émérite à l’Université Dauphine